Workshop avec Bruce Clarke
Alors que son exposition continue d’interpeler les
visiteurs de la Fondation Zinsou sur plusieurs sujets d’actualité, Bruce Clarke
a saisi l’opportunité de travailler avec de jeunes artistes autodidactes
locaux. Le workshop de quinze jours permettra à ce groupe de chanceux de
participer au projet “Les Hommes Debout” : il s’agit d’ériger la représentation
la plus directe, la plus forte et la plus visuelle de la dignité humaine,
précisément dans des endroits où celle-ci a été brutalement foulée aux pieds.
On pense à la tristement célèbre Porte du Non-Retour, l’étape finale de la
Route des Esclaves à Ouidah.
Quand j’arrive, ils sont en train de s’installer, d’accrocher au mur des portraits qu’ils ont fait individuellement la veille, la première étape de leur travail. Les styles sont très variés, et Bruce réalise aussi qu’ils sont tous autodidactes. C’est avec plaisir et simplicité qu’il leur apporte tout ce qu’il peut comme conseils et astuces, alors qu’ils discutent ensemble de leur travail. On sent autant la passion que l’envie d’apprendre, car tout le monde exprime son opinion, avec humilité et humour. À mes yeux profanes, les petits détails prennent alors un tout autre sens : la coiffure, la position sur la feuille, la forme des épaules, la longueur des bras… Tout est dans les détails et raconte une histoire.
Maintenant il faut voir plus grand... et donner vie et fierté les jours qui suivent à la "page blanche" longue de huit mètres. Mais déjà pour ce portrait à hauteur d’homme, il faut se distribuer le travail. Un tel fera les pieds, puisque c’est ce qu’il fait de mieux. Une autre le visage ou le torse. Et lorsqu’ils trouvent enfin un support qui ne limite pas leur perspective, chacun s’attèle à son morceau. Mes services sont même requis pour poser quelques secondes devant l’esquisse. L’instant d’après, ils sont tous tellement concentrés qu’ils s’aperçoivent à peine que je suis partie. L’Homme Debout de Ouidah est entre de bonnes mains.
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