La chronique de Karine - n°14
"A chaque respiration, tu te racontes une histoire". Ainsi commence l'atelier de Patrick Acogny.
Breton sénégalais né d'une mère béninoise, Patrick Acogny se réalise au travers de nombreux projets menés sur les deux continents. Co-directeur de la prestigieuse École des Sables à Dakar, auprès de sa mère Germaine Acogny, il intervient également comme chorégraphe, pédagogue et chercheur partout dans le monde.
C'est dans une salle du Fitheb, très haute de plafond, que Patrick anime son atelier depuis lundi. Une dizaine de danseurs parcourent l'air ventilé à la recherche de mouvements intérieurs. "On a quatre danseurs du ballet qui ne sont pas habitués à ce type d'atelier" me dit Patrick. "C'est au bout de quelques jours qu'ils commencent par retrouver des odeurs, des couleurs…"
Assise dans un fauteuil de velours rouge poussiéreux au fond de la salle, j'observe. J'observe et commence par poser aussi des odeurs et des couleurs sur ma feuille de papier. Je pose le décor comme Patrick pose un regard technique sur ses danseurs venus ici apprendre, pousser leur démarche ou se perfectionner.
Puis, dans une installation personnelle composée de six objets, chaque danseur est amené à créer une danse.
"Regardez tout cet espace ! C'est une installation, c'est votre travail ! Cet espace, cette installation, vous allez l'occuper par la danse." Caroline, la seule occidentale du groupe, a apporté un carnet de voyage, un passeport, un appareil photo, une pellicule, sa paire de lunette et une chainette en argent. Parmi les autres objets jonchant le sol : un ordinateur, une toile peinte, une petite marmite, des bouts de tissus, une moustiquaire, un parapluie jaune.
Les danseurs ont vingt minutes pour réfléchir à une phrase chorégraphique.
Le silence est très présent. J'entends chaque respiration, frottement de peau, glissement de corps, réflexions intérieures.
L'après-midi est consacré au travail de recherche et de chorégraphie sur la déconstruction des danses traditionnelles vers un langage contemporain."Vous allez maintenant écrire votre carte d'identité : votre nom, prénom, date et lieu de naissance. Tout cela dans l'espace. Faites-moi de belles calligraphies. Je ne veux voir que des mots partout. Dans l'air, le sol. Utilisez tout ce que vous pouvez pour rendre le mouvement intéressant : la respiration, les niveaux… Vous avez vingt minutes !"
A la fin de l'atelier, Patrick avec beaucoup de pédagogie et sensibilité, oriente les danseurs à partir des pistes développées par chacun. Chacun repartira avec un langage dansé autre que celui avec lequel il était arrivé.
(mon dessin, lui, est terminé)
* * *
karine
Breton sénégalais né d'une mère béninoise, Patrick Acogny se réalise au travers de nombreux projets menés sur les deux continents. Co-directeur de la prestigieuse École des Sables à Dakar, auprès de sa mère Germaine Acogny, il intervient également comme chorégraphe, pédagogue et chercheur partout dans le monde.
C'est dans une salle du Fitheb, très haute de plafond, que Patrick anime son atelier depuis lundi. Une dizaine de danseurs parcourent l'air ventilé à la recherche de mouvements intérieurs. "On a quatre danseurs du ballet qui ne sont pas habitués à ce type d'atelier" me dit Patrick. "C'est au bout de quelques jours qu'ils commencent par retrouver des odeurs, des couleurs…"
Assise dans un fauteuil de velours rouge poussiéreux au fond de la salle, j'observe. J'observe et commence par poser aussi des odeurs et des couleurs sur ma feuille de papier. Je pose le décor comme Patrick pose un regard technique sur ses danseurs venus ici apprendre, pousser leur démarche ou se perfectionner.
Puis, dans une installation personnelle composée de six objets, chaque danseur est amené à créer une danse.
"Regardez tout cet espace ! C'est une installation, c'est votre travail ! Cet espace, cette installation, vous allez l'occuper par la danse." Caroline, la seule occidentale du groupe, a apporté un carnet de voyage, un passeport, un appareil photo, une pellicule, sa paire de lunette et une chainette en argent. Parmi les autres objets jonchant le sol : un ordinateur, une toile peinte, une petite marmite, des bouts de tissus, une moustiquaire, un parapluie jaune.
Les danseurs ont vingt minutes pour réfléchir à une phrase chorégraphique.
Le silence est très présent. J'entends chaque respiration, frottement de peau, glissement de corps, réflexions intérieures.
L'après-midi est consacré au travail de recherche et de chorégraphie sur la déconstruction des danses traditionnelles vers un langage contemporain."Vous allez maintenant écrire votre carte d'identité : votre nom, prénom, date et lieu de naissance. Tout cela dans l'espace. Faites-moi de belles calligraphies. Je ne veux voir que des mots partout. Dans l'air, le sol. Utilisez tout ce que vous pouvez pour rendre le mouvement intéressant : la respiration, les niveaux… Vous avez vingt minutes !"
A la fin de l'atelier, Patrick avec beaucoup de pédagogie et sensibilité, oriente les danseurs à partir des pistes développées par chacun. Chacun repartira avec un langage dansé autre que celui avec lequel il était arrivé.
(mon dessin, lui, est terminé)
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