La chronique de Karine - n°10
L'Institut
Français était à nouveau en effervescence hier soir. Je retrouve Rachelle
Agbossou, rayonnante comme toujours. Ce soir a lieu sa nouvelle création Foliphonie
Mobile ! Carlos et Thierry sont "fin prêts" me disent-ils. Les
danseurs sont en coulisse. Quatre guides de la Fondation Zinsou accueillent le
public, nombreux, en leur remettant un petit dépliant sur le travail de
Rachelle. La plupart d'entre eux étaient déjà présents au solo de Salia Sanou
la semaine dernière. Un public conquis, c'est certain.
C'est
alors que le directeur de l'Institut Français fait relever tout le monde pour
les inviter à descendre dans le jardin. C'est ici que tout commence !
Soudain, un son de flûte. Des danseurs tout de blanc vêtus s'animent alors un à un dans ce magnifique jardin. Certains sont assis sur des barils métalliques tagués. D'autres bougent leur corps le long de la fresque. Puis, un conteur encapuchonné semble sortir du tronc d'un arbre. "Voici l'histoire qui retrace l'histoire, voici l'histoire qui rend justice à l'histoire…" Conte est mouvements ramènent peu à peu les spectateurs à leur place, face au Théâtre de Verdure. Le conteur demande au public de "rester assis et studieux", "de rester silencieux et de ne jamais applaudir avant la fin de nos vies ici" et enfin "de fermer toute boîte à musique en l'occurrence les téléphones portables". Le ton est donné. Point de sonnerie de téléphone. Point de nouvelles technologies.
Puis, un
danseur. Un danseur malmené par la vie citadine (représentée ici dans une
projection vidéo). Le cœur battant, il affronte les klaxonnes, la circulation,
la pollution. Des danseurs zemidjans arrivent. Un policier fait la circulation.
Des passants, des véhicules et BAM ! un accident. Là est la cause de ces
nouvelles technologies. Du téléphone au volant et partout ailleurs. Partout.
S'enchaîne
une chorégraphie dynamique et vivifiante. Du hip-hop, des acrobaties. Et puis
de la danse traditionnelle aussi. Il y a de l'énergie dans tout cela. Rachelle
nous emmène "dans [son] monde, un monde où l'on ne parle que de [notre]
monde". Rachelle sais aller vers son public, un public 100%
béninois. Le spectacle est entraînant, coloré. Tout le monde est ravie par
cette seconde soirée de Dansons Maintenant !
Les danseurs
et la chorégraphe sont applaudit avec beaucoup de chaleur.
23h.
L'Institut est redevenu calme. Un calme incertain car a pris place, sur scène,
la compagnie d'Andréya Ouamba. Dans l'obscurité, Andréya orchestre. Orchestre
la lumière, le décor, les costumes… pour son spectacle Www.smtp.af
qui aura lieu demain soir. Mais il manque un voile, les costumes sont humides
et pas encore lavés, il faut refaire la scène, baisser la lumière, déplacer la
vidéo… Andréya est très exigent. Et cette exigence montrera au bout de 4h de
filage un professionnalisme exemplaire. Un spectacle contemporain remarquable…
dont je vous parlerai demain ! Pour l'heure, nous rentrons avec Maëva, au
premier chant du coq.
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