Ateliers des chorégraphes



Lundi 9 mai 2011.
9h30. Salia Sanou* et moi gravissons quatre à quatre les escaliers du Fitheb. Nous avons chaud et hâte à la fois. Hâte de cette nouvelle rencontre, hâte de ce nouveau défit pour Salia, hâte de ces nouvelles photos à prendre pour moi.
9h30 seulement et ils sont déjà tous là. Une armée de petits brins d’hommes et de femmes, sages comme des images, hauts comme trois pommes, et silencieux comme des enfants qui n’en seraient pas.
9h30. Michaël, le guide de la Fondation Zinsou qui les accompagnera ces trois matinées, m’avoue qu’ils sont déjà là depuis …
Depuis quinze minutes, ils trépignaient d’envie et se sont tus subitement en nous entendant arriver, n’osant laisser éclater leur joie de bientôt pouvoir danser.
Salia et moi les saluons, leur donnons quelques recommandations pour les jours prochains au sujet de leur tenue vestimentaire, et patientons dans le hall pour accueillir les musiciens.
10h10. Les percussionnistes arrivent enfin.
10h20. Le cours peut commencer.
Salia installe les enfants en un large cercle. Il les rassure de sa voix paternelle, leur explique qui il est et d’où il vient et les invite à se présenter un par un à l’aide d’une chanson ou d’un poème. Quelques « le corbeau et le renard » plus loin, les visages se dérident, les voix se libèrent, et les corps déliés se meuvent aux rythmes des tams-tams et du n’goni –ancêtre de l’instrument que l’on nomme cora– que les musiciens ont apportés.
Après quelques poignées de minutes, je dois m’échapper.
Deux jours plus tard, Salia nous invite à venir les rejoindre pour assister à une petite restitution de stage.
C’est avec un énorme plaisir que je redécouvre ces petits, devenus plus grands en bien peu de temps. Leurs talents se sont éclairés, ils osent plus et nous ont émerveillés le temps de quelques pas, et pour un instant, nous ont fait oublier toute la difficulté de ce que peut-être un apprentissage. La générosité de Salia l’aura emporté.
C’est le sourire aux lèvres qu’ils nous ont quitté, fiers comme des grands d’avoir pu nous montrer le fruit de ce travail de ces seuls trois jours.

Céline


*Salia Sanou est un danseur et chorégraphe burkinabé qui partage son temps entre la France et son pays natal, entre chorégraphie et pédagogie. Après avoir longtemps travaillé avec la chorégraphe Mathilde Monnier, il monte sa propre compagnie avec le danseur burkinabé, Seydou Boro. Il reste aujourd’hui son associé au sein de La Termitière, centre chorégraphique et pédagogique situé à Ouagadougou. Salia Sanou fut l’un des chorégraphes invités de l’exposition-événement « Dansons maintenant ! »

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