Restitution de l’ESACM au Lab des Mini-Bibliothèques de Fidjrossè
Le LAB des Mini-Bibliothèques de Fidjrosse a
accueilli la restitution de résidence de trois étudiantes de l’ESACM (Ecole
Supérieure d’Art de Clermont Métropole) : Salomé Aurat, Amandine Capion et
Marta Cristini, accompagnées par l’artiste Alexandre Paulus.
Salomé Aurat
Le
travail de Salomé est essentiellement tourné vers la couleur. Les origines de
ses couleurs sont variées et propres à chaque projet.
En voyage, Salomé laisse
de côté la palette traditionnelle du peintre avec laquelle elle travaille en
atelier pour privilégier les palettes de couleurs qu’elle trouve dans le
paysage (rural, naturel ou urbain). Elles deviennent ainsi ses outils pour des
projets de peintures, de photographies, d’installations. Depuis très récemment,
sa recherche de palettes et de formes s’oriente vers la question des objets,
lieux et espaces visibles ou invisibles du sacré (au Bénin, elle fait
principalement référence au vaudou).
Au
cours de sa résidence à Cotonou, plusieurs projets se sont dessinés:
Salomé
a d’abord, récolté différentes teintes de sable et de terre tout au long du
séjour, à différents endroits, puis les a nommées selon la position
géographique GPS de leur lieu d’origine. Certaines nuances très proches les
unes des autres proviennent d’endroits éloignés, tandis que d’autres, proches
géographiquement, sont très distinctes.
Métisse, et ayant eu l’occasion
d’échanger, en France et au Bénin, avec des béninois, des personnes d’autres
nationalités africaines, des français d’origines africaines, d’autres
métis(se)(s), des expatriés, des voyageurs... Salomé utilise ses échantillons
de sables appliqués sur toile, pour poser la question des origines et des
couleurs qui leurs sont attribuées dans l’imaginaire collectif, et interroge
l’appartenance propre à chacun.
En
parallèle, Salomé se focalise sur la présence de l’océan ainsi que sur la
couleur de la terre rouge, virale et envahissant des murs des villes en
périphérie de Porto Novo comme la végétation qui encadre les pistes qui
joignent Ouidah et les villages alentours. Elle tente de produire des formes
rondes, changeantes et éphémères dans différents espaces, comme la terrasse privée
d’un appartement ou la plage, avec la couleur rouge ocre, l’eau et le sel.
Aux
Mini-Bibliothèques Jean Monnet, elle produit deux zones rondes jumelles, l’une
faite de terre rouge et l’autre de gros sel.
Amandine Capion
Amandine Capion développe un travail
sculptural via l’expérience sensible des matériaux qui l’amène à jouer sur
l’ordre et le désordre.
Elle ordonne le désordre autant qu’elle perturbe les
espaces ordonnés.
Amandine s’intéresse particulièrement aux chantiers, ces
lieux provisoires où les constructions ont des airs de ruines, et en collecte
les gravats. Elle tente ainsi de partager son goût pour les matériaux pauvres
par des accumulations (gravats, moquettes...) qu’elle met en composition
C’est
bien cet attrait pour la construction et la démolition qui l’amène ici, au
Bénin, à jouer entre architecture finie et non finie, avec les couleurs et les
matériaux collectés.
Car à Cotonou plus qu’en France, la marge entre le
chantier et la construction aboutie est visuellement moins marquée. Par
ailleurs, Amandine a pu y observer des méthodes de construction reposant sur un
savoir-faire bien plus manuel qu’industriel.
Aussi,
beaucoup des bâtiments qui composent le paysage urbain de Cotonou semblent ne
pas être terminés.
En partant de ses observations, et de son intérêt pour
l’esthétique des constructions à Cotonou, Amandine Capion a réalisé quatre
oeuvres aux techniques toutes différentes mais traitant de ce même sujet.
Marta Cristini
En
cherchant à garder un constant rapport très physique avec la matière, le
travail plastique de Marta Cristini envisage toujours un véritable engagement
du corps et de du geste. Cet engagement du corps et du geste se concrétise à la
fois dans la réalisation d’objets, de sculptures, et de
performances.
Intéressée par des notions comme celles de nomadisme et de
déplacement, elle travaille le plus souvent dans une logique de production
facilement transportable et prête à être installée en plusieurs lieux.
À la question : comment se
confronter à l’espace? Et surtout : comment le maîtriser? Elle répond en
activant ses pièces qui se déploient de manière tentaculaire au sol, en
cherchant à gagner de plus en plus de territoire. Elle développe une vraie
pratique d’arpentage, pour laquelle l’unité de mesure est le corps et ses
possibilités de mouvements.
«Je
me considère comme une arpenteuse.
Je me suis bientôt rendue compte qu’au cours
d’un voyage, ce qui reste constant c’est le corps. On peut se déplacer
n’importe où, notre corps nous appartient toujours.
C’est par là que je
commence. Par un système d’économie de gestes et d’actions qui me permet de me
confronter à un nouvel endroit. Un lieu inconnu.
Attirée par la matérialité et
les propriétés du sable, la surface du sol est l’espace que je privilégie pour
mes actions. Là où tout le monde pose ses pieds et traverse l’espace.
Sur
le sol de Cotonou le sable reste constamment présent. Il est toujours là, sous
nos pieds et dans nos chaussures.
Le sable a pris le pouvoir, et domine la
surface.
Si
la surface du sol est horizontale, je favorise pour mes actions un parcours
perpendiculaire à l’horizontalité du sol. Je m’élève comme suspendue puis
redescends en faisant des va-et-vient, jouant sur la surface du sol. A cet
effet, je creuse, construis des objets-outils...»
L'Equipe de la Fondation Zinsou
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