10 jours "Avec Bruce Clarke"


Plusieurs mois déjà que Bruce Clarke n’est plus vraiment un "inconnu" ; à force de lectures, d’échanges de mails, de photographies de ses œuvres pour préparer l’exposition "Avec Bruce Clarke", on a un peu l’impression de déjà le connaître…
Mais que dis-je ! En fait, plusieurs années déjà que Bruce Clarke n’est plus vraiment un "inconnu".
En 2009/2010, lors de l’exposition "Ré-Création" nous avions déjà pu découvrir son travail à travers la présentation de deux de ses œuvres "Manité" et "Mémoire Vive". Puis, en 2011, avec l’exposition "Manifeste", nous sommes un peu plus entrés dans son univers plastique à travers le thème de la boxe présent dans "Noir" et "L’impensable".
Mais cette fois, plus question de juste "aborder", nous explorons toutes les facettes de l’artiste, si bien sur le fond que sur la forme.
- Mardi 8 mai
Quelques minutes avant LA rencontre, même si Bruce Clarke n’est plus vraiment un inconnu, il n’en reste pas moins encore un mystère. Tout est confus ; à la fois la sensation de se connaître, d’avoir abordé des discussions profondes, d’être même passé au tutoiement… mais en même temps une voix et un visage encore inconnus… Finalement, se connaît on ?
Un repas avec l’artiste et l’ensemble de l’équipe de la Fondation Zinsou permet de prendre peu à peu ses marques, de "prendre le pouls"… les pulsations sont bonnes.
- Mercredi 9 mai
Une visite s’impose : journée à Porto-Novo avec Claude, l’adjoint à la médiation culturelle, pour que l’artiste s’imprègne peu à peu du Bénin : Palais Honmè, Musée ethnographique, Musée Da Silva, Jardin botanique, la Grande mosquée, le marché, les petites rues…
Retour à Cotonou : le transporteur est là avec les œuvres : l’émotion est toujours grande de déballer chaque caisse et de découvrir "grandeur réelle" les pièces que nous allons exposer.
- Jeudi 10 mai
L’exposition commence à devenir réelle ; Bruce Clarke suit avec attention et émotion l’accrochage des tableaux et affiches. De notre côté, nous n’hésitons pas à faire appel à lui pour respecter au mieux le sens de son travail à travers notre scénographie : un centimètre de moins ici, un journal de plus là… Les murs, peu à peu, se mêlent aux œuvres pour donner vie à l’espace.

 Les guides eux-aussi donnent vie ; à l’espace, aux tableaux. Pour ce faire, une rencontre de plusieurs heures est organisée entre eux et l’artiste. Même s’ils ont eu de nombreux supports, même si plusieurs séances d’échanges se sont déroulées, la parole de l’artiste n’est jamais la même lorsqu’elle est transmise et lorsqu’elle est donnée directement. Ce moment est important pour les guides, qui découvrent, à travers l’homme face à eux, l’artiste qu’ils ne connaissaient qu’à travers les représentations de son travail. Chaque mot, chaque intonation, chaque émotion transmise à l’abord d’un sujet sont soigneusement gardés en mémoire. Les questions fusent, les réponses aussi…
                                            
                                          
 
Bruce Clarke et une partie de l’équipe des guides de la Fondation Zinsou



La soirée se poursuit avec l’arrivée de Renaud, notre graphiste belge, qui réalise tous nos catalogues d’expositions : il a amené une surprise très attendue dans ses bagages : le catalogue "Avec Bruce Clarke". Nous passons la soirée à feuilleter les pages et à admirer le travail. Le catalogue se présente sous forme d’abécédaire, faisant écho à notre scénographie : à chaque lettre de l’alphabet un mot, à chaque mot un texte présentant l’artiste à travers son parcours, son travail, sa technique, ses influences, ses thèmes de prédilection…


Couverture du catalogue "Avec Bruce Clarke"



 
- Vendredi 11 mai
La matinée, trop pluvieuse pour pouvoir faire, comme prévu, l’interview de Bruce Clarke (le bruit des gouttes sur le toit en tôle rend toute parole inaudible !!!), est consacrée à la visite de nos deux mini bibliothèques d’Akpakpa et de Gbegamey avec Roméo, le directeur des mini-bibliothèques, et Renaud. L’artiste, qui ne connaissait pas l’existence de ce pôle a été agréablement surpris par cette initiative.
L’après-midi, la pluie se calme, nous pouvons alors réaliser l’interview qui nous servira pour d’éventuelles projections auprès du corps enseignant, des guides… Elle sera également une archive précieuse.
- Samedi 12 mai
La conférence de presse et le vernissage sont dans quelques heures… Dernières finitions ; dernière visite complète avec les guides et Bruce Clarke pour ajuster le discours… Les portes de la Fondation Zinsou s’ouvrent, c’est parti ! Les journalistes sont là : radio, TV, journaux ; chacun dispose de quelques minutes pour rencontrer l’artiste et la Présidente Marie-Cécile Zinsou.

                               
Puis, sitôt la presse partie, peu à peu les invités du vernissage arrivent : visite de l’exposition, rencontre de l’artiste, dédicace du catalogue, cocktail… 21h, la soirée est à son comble, peu à peu les retours des visiteurs viennent à nos oreilles et les échos sont dithyrambiques. "Avec Bruce Clarke" est un véritable succès, nous sommes ravis.

                              

 
- Dimanche 13 mai
 Repos bien mérité : plage, coquillages et crustacés !
- Lundi 14 mai
Premiers visiteurs que nous rencontrons : des photographies s’imposent… Le public évolue dans l’espace le Quotidien Unique Gratuit à la main (ce journal retraçant la biographie de l’artiste et la totalité de l’abécédaire en français et en anglais est distribué à chaque personne entrant dans la Fondation Zinsou)


© Bruce Clarke



© Bruce Clarke









L’après-midi est consacrée à une rencontre entre Bruce Clarke et 20 artistes de la région (18 béninois, 1 togolais et 1 nigérian) : 2 heures d’échange, de débat, de transmission de savoir… Chacun a amené son book et trouve un moment pour parler de son travail et présenter ses œuvres. La rencontre est "belle" et la parole circule librement.
- Mardi 15 mai
Les enseignants ! 80% de nos visiteurs sont des enfants, que nous allons chercher gratuitement dans les écoles avec le bus de la Fondation Zinsou et que nous ramenons une fois la visite faite. Et qui dit enfants, dit enseignants. Une large partie de notre travail et du travail des guides est donc consacrée à l’échange avec les enseignants car se sont eux les "ponts" entre nous et les enfants. Il nous paraît donc indispensable, quand cela est possible, que les artistes que nous exposons puissent rencontrer ces derniers.
Une rencontre est donc organisée à la Fondation Zinsou pour leur permettre de découvrir l’exposition à travers le regard et la parole de l’artiste ; un moment d’échange est ensuite mis en place.






 
Suit directement, une discussion ouverte au public, au café de la Fondation, avec une trentaine de personnes : collage, couche, déchirure, journaux, Apartheid, Rwanda… Autant de mots, de thèmes qui sont abordés.
- Mercredi 16 mai
Surprise ! Les 3 affiches et 5 cartes postales d’œuvres de Bruce Clarke sont enfin arrivées et en vente à la boutique… juste magnifique !


 
Affiche A1 "Noir"

La matinée est réservée à la projection du documentaire "La route de l’esclave" auprès des guides. Sujet cher à Bruce Clarke, ce dernier a accepté que ses œuvres soient utilisées dans ce film pour illustrer le propos.
L’après-midi est un peu plus "légère" : ateliers Petits Pinceaux en présence de l’artiste. Au total, une soixantaine de bambins âgés de 3 à 14 ans ont pu déchirer, coller, peindre avec Bruce Clarke.









 
- Jeudi 17 mai
Ces 10 jours touchent à leur fin… Cette dernière journée est consacrée à la visite de Ouidah : la route des esclaves, la Porte du non-retour, le fort Portugais, la Forêt Sacrée, les vieilles bâtisses d’architecture afro-brésilienne… Et surtout, la recherche d’un lieu pour un éventuel workshop entre Bruce Clarke et quelques artistes béninois en novembre, à Ouidah.
10 jours où Bruce Clarke est resté avec nous, à parler de son travail à l’équipe de la Fondation Zinsou, aux guides, aux visiteurs, aux artistes… malgré les répétitions, les mêmes questions qui reviennent, c’est toujours la même énergie, le même enthousiasme que l’artiste transmet.
Merci.

Aurélie









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