Hector Sonon - L'exposition


Accueilli par les séries "Cotonou" et "Jazz", le visiteur fait connaissance avec Hector Sonon à travers deux thèmes qu’il aime croquer, dessiner. "Cotonou", la ville où il vit et travaille ; esquisses monochromes d’une vie quotidienne colorée, chaleureuse et drôle de cette Afrique qu’il aime tant...
"Jazz", univers qu’il découvre avec le film "Ray", réalisé par Taylor Hackford en 2005, en hommage à Ray Charles et qui marquera son imaginaire. 
"Je me suis documenté sur le jazz et le blues ; j’ai appris à dessiner les instruments, j’ai observé la manière dont chacun se tient, joue. J’avais besoin de ces détails pour que mes dessins paraissent réels. Un musicien avec une guitare, ça me touche !" 


Ces 2 séries sont sublimées par l’utilisation du noir et blanc, faisant référence à sa technique de caricaturiste de presse mais aussi et surtout à sa vision d’un monde où les extrêmes engendrent une complémentarité indissociable. 


Au 1er étage, un espace dédié à Hector Sonon, le bédéiste. Autodidacte, Hector Sonon affine sa plume au gré de formations, au contact de grands dessinateurs dont certains tels que Jacques Loustal, P’tiluc ou François Boucq ont nourri l’évolution de son œuvre. "Zinsou et Sagbo", premier album de bande dessinée au Bénin, auto édité par l’artiste en 1989, "Les couleurs de la Mémoire", saga historique sur l’esclavage au 18ème siècle, écrit en collaboration avec Florent Couao-Zotti, "Koffi AZE", bande dessinée politique caustique et hilarante parue en 2009 chez Star Edition au Bénin. 


"Toubab or not toubab", son dernier album, reconnaissance internationale du 9ème Art édité en France chez Rivages/Casterman/ Noir, se lit comme un véritable roman picaresque imagé, retraçant le parcours chaotique dans les rues d’Abidjan, d’un "gamin" qui s’accroche, malgré tout à son rêve. De bulles en vignettes, la Fondation Zinsou amène le public sur le chemin de la création d’une bande dessinée à travers les premières planches de "Toubab or not toubab". 

  
Laissant derrière lui la bande dessinée, le visiteur découvre ce qu’Hector Sonon appelle "son péché mignon" : la caricature de presse. Ses premiers coups de crayons, Hector Sonon les donne à la "Gazette du Golfe", un des plus grand quotidien indépendant du Bénin, en 1987, puis dans un journal satirique "Le canard du Golfe" alors que la presse est censurée. A cette époque, il découvre l’importance de la caricature de presse sur la transition démocratique, l’influence de ses dessins sur l’opinion publique. Son engagement devient une évidence et une conviction qu’il affirme lors de son séjour au Togo de 1993 à 1995 auprès de son confrère togolais Olivier Egloh, qu’il soutient malgré la pression politique. 
 
 
Définitivement marqué par cet engagement, qu’il vit comme un devoir face aux autres mais avant tout face à lui même.
 
"Aujourd’hui, beaucoup de journaux ne savent pas d’où nous sommes venus. Derrière la liberté de la presse actuelle il y a des gens qui se sont sacrifiés, des journalistes étaient arrêtés, emprisonnés, tués. Et malheureusement, quand je lis nos journaux aujourd’hui, je suis déçu de voir ce que l’on fait de cette liberté de presse. Les journalistes s’étonnent aujourd’hui que les gens ne lisent plus la presse. Si la presse béninoise ne s’achète plus comme avant, c’est parce que les gens ne retrouvent plus dans ces journaux ce qu’ils cherchaient. Lorsqu’on cherche des informations justes, on ne les trouve plus dans la presse. Malheureusement, avant notre démocratie était toujours citée comme modèle, mais aujourd’hui la liberté de parole existe dans les textes mais pas dans les faits." 


Pour finir cette rencontre avec Hector Sonon, la Fondation Zinsou invite le visiteur à appréhender deux univers : l’illustration jeunesse avec différents albums tel que "Mais qu’est ce qu’il y a Dodo ?”, "Afi et le tambour magique" et une série inédite à l’aquarelle et à l’encre de chine : "Les femmes d’Hector".


 
A l’aquarelle ou à l’encre de chine, les dessins d’Hector Sonon, fascinent, divertissent, interpellent, revendiquent sans jamais oublier de nous rappeler l’engagement de cet artiste passionné.


Commentaires

  1. c'est bien..................je passeai aujoudhi avec mes amis voir ses exposition

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  2. merci pour votre engagement à sortir le peuple béninois de l'ignrance culturelle, je passerai

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